LE 26 MAI: LE CALME A NOUVEAU BRISE
Le calme qui sera à nouveau troublé deux semaines plus tard par une courte bataille aérienne en fin de matinée du 26 mai.
Ce jour-là, les Fairey Battles de la RAF sont requis pour une mission particulière à laquelle participent notamment des appareils du sqn 103. Des renseignements, dont on sait aujourd’hui qu’ils étaient fantaisistes, font mention d’une réunion d’officiers supérieurs allemands au Château de Roumont (Ochamps-Libin). Il est vrai que la propriété borde deux terrains sommaires d’aviation utilisés par la Luftwaffe pour ses chasseurs et ses bombardiers d’attaque au sol. Sans doute des officiers subalternes y logent-ils.
Toujours est-il que huit appareils, dont 4 Fairey Battles du 103, sont requis pour bombarder l’édifice. Pour ce faire, une escorte de Hurricanes est prévue. La pluie qui tombe à verse ce jour-là, va gêner les attaquants arrivant par vagues. L’attaque est un échec et la vénérable bâtisse qui n’est pas endommagée, retombe dans une torpeur de bon aloi, toute surprise d’avoir été au centre de l’attention de tant de galonnés.
Au retour de la mission, à l’issue d’un combat tournoyant mené au-dessus du village d’Ucimont, un des Battles du 103 Sqn (L5514, PM- …) est abattu à 11h15 à Botassart par l’Ofw Alfred Müller du 1./JG 53. Il n’y aura qu’un survivant, rapidement capturé et très maltraité par les soldats allemands.
Pilot: F/L J.N. LEYDEN (POW)
Observer-bomber: Sgt E.G. HAYWARD 564673 (KIA)
W-Op/Gunner: A1C W.F. HUBBARD 620073 (KIA)
Arthur Mousty raconte que ‘le dimanche 26 mai …/…, un Fairey Battle basé sur un aérodrome au nord de Reims, est intercepté et mitraillé au-dessus de Sensenruth. La queue de l’appareil est coupée en deux et tombe au Scratchon à quelques mètres du chemin menant au gué de Germoë. Le gros des débris s’écrase sur les crêtes du Gros Bois, à cinq cent mètres. L’observateur et le mitrailleur-radio restent prisonniers de la carcasse, tués nets. Le pilote parvient à sauter en parachute. Le vent le porte jusqu’au Hochet dans le champ de Félix Gridlet. Des fantassins cantonnés au village remontent surexcités la rue de l’Astrée, dépassés par des motocyclistes et sidecaristes tout aussi coléreux qui tiraillent en direction du parachute. C’est seulement dans le courant de l’après-midi que mes grand-tantes s’expliquèrent la raison de cette ruée enragée : un soldat allemand avait été mortellement atteint d’une balle tirée par leur propre chasseur’. Il ajoute ‘Il faut savoir que pour empêcher l’occupation de notre maison par la troupe (mes parents étaient au nombre des évacués), mes tantes Eugénie et Augustines y cohabitaient. Elle voit un side-car ramener le corps affreusement meurtri du parachutiste. Les soldats qui ne décolèrent pas, l’étendent dans le verger de Jules Gridlet. Les tantes apportent une paire de draps. Les Allemands les leur arrachent et les refoulent, méprisant leurs supplications de réconforter l’agonisant ; peine perdue. Elles gardèrent le sentiment que le gars fût haché par les rafales pendant sa descente, mais elles n’aimaient pas beaucoup en parler’.
LEST WE FORGET,
Neufchateau, le 8 mai 2015.
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